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3 questions à Caroline Dagneau, 
éco-volontaire, biologiste de formation, naturaliste.
Caroline, qu’avez-vous fait pendant vos vacances ?
 
J’ai participé à une mission d’éco-volontariat. Cela consiste à donner un peu de son temps pour une mission écologique importante, à caractère scientifique. Avec 8 éco-volontaires, j’ai embarqué à Toulon sur un catamaran loué par la Swiss Cetacean Society, pour prélever des échantillons d’eau de mer et étudier la diffusion des micro-plastiques en milieu marin. Des échantillons ensuite analysés par l’association Ocean Eye. Nous avons aussi observé le comportement des animaux dans cet environnement. Nous avons vu le dauphin balafré, le dauphin bleu-blanc, le cachalot, le rorqual commun, une baleine, le globicéphale noir, des tortues de mer, la raie mobula si majestueuse, des tortues marines… Tant d’animaux fragiles !
 
Qu’avez-vous découvert dans vos échantillons d’eau de mer ?
 
Nous avons observé qu’il y avait autant de micro-déchets plastiques que d’organismes vivants. C’est énorme, c’est inquiétant. Les micro-plastiques ne se voient pas à l’œil nu. On ne les voit qu’au microscope. Or, c’est ce que mangent les poissons. Ils proviennent de la fragmentation des gros déchets plastiques. Comme ceux que l’on a vu flotter que l’on a récupérés : des ballons de baudruche, des bidons, des bouteilles d’eau, des caisses en plastique, des flacons, de la vaisselle jetable, des ficelles en plastique… C’est incroyable, ce sont nos déchets à nous. Ainsi, 80% des plastiques retrouvés en mer viennent du continent, seuls 20% proviennent des bateaux ou des cargos. L’éco-volontariat, c’est important : c’est seulement parce qu’on y contribue que ces missions peuvent exister.
 
L’éco-volontariat, c’est ouvert à tous ?
 
D’abord, cela coûte un peu d’argent : j’ai dépensé 1.090 francs suisses, ce qui finance la location du bateau, les frais de logistique, la nourriture, ou encore le shampoing bio pour se laver dans la mer sans dégrader l’environnement. Ensuite, on n’est pas obligé d’être scientifique pour y aller, il faut juste être très motivé et suivre à la lettre le protocole imposé per le chef d’expédition sur le bateau. Il faut aussi savoir nager, être majeur, avoir moins de 65 ans pour des questions d’équilibre, et être membre de l’association Swiss Cetacean Society. Ou d’associations françaises semblables, comme Participe Futur, ou encore Cybelle Planète.

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