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1,8 milliards d’euros collectés,  près de 170.000 projets financés : le financement participatif se porte très bien. C’est ce que révèle le baromètre 2021 de la finance participative, présenté par le cabinet Mazars et l’association Financement Participative France. Florence de Maupeou, directrice de Financement Participative France, explique cette croissance significative par « la confiance des épargnants et des porteurs de projets vis-à-vis de cet outil de financement qui s’inscrit de plus en plus dans les canaux traditionnels de l’économie ».

Un baromètre lancé en 2013 par Financement Participative France, auquel est associé le cabinet Mazars depuis trois ans : « Il permet de faire un état des lieux du crowdfunding, de l’évolution du secteur, de montrer les tendances », explique la directrice.

Le financement participatif se divise en trois branches principales :

  • le financement participatif en don a connu un faible recul par rapport à 2020. Il pèse pour un peu moins de 200 millions d’euros mais représente l’immense majorité des projets : 165.000. Plus de la moitié de la collecte concerne le secteur culturel.
  • Le financement en investissement atteint un peu plus de 100 millions d’euros.
  • Mais c’est bien le financement participatif en prêt qui a « explosé ». Ainsi, le financement en prêt atteint 1,58 milliards d’euros grâce à “seulement” 3.000 projets, essentiellement immobiliers.

Immobilier et enjeux climatiques : des secteurs porteurs

L’immobilier représente 61% de la collecte totale, avec plus d’1 milliard collecté. C’est une « locomotive » constate Florence de Maupeou. Elle explique : « Il y a dix ans, nous n’aurions pas imaginé que l’immobilier prenne autant de place dans le financement participatif. Mais c’est un outil qui répond aux besoins des épargnants avec des taux de rendement intéressants ».  Elle ajoute : « Du côté des promoteurs, ça répond aux besoins de financements, cela permet de boucler un tour de table sans piocher dans les fonds propres ».

L’environnement et les énergies renouvelables ont aussi une part importante dans la collecte. Pour la première fois, les critères ESG (​​critères environnementaux, sociaux et de gouvernance) ont été évalués dans le baromètre, annonce Florence de Maupeou. Elle précise que 65% des plateformes prennent en compte ces critères. Ainsi, en 2021, près de 76.000 projets ont une dimension sociale ou environnementale. S’ils représentent 45% des projets, ils ne pèsent que pour 23% du volume global collecté.

La finance participative s’ouvre à l’Europe

La progression du financement participatif amène toujours davantage de régulation. En 2020, un nouveau règlement européen a été adopté dans l’Union européenne. Il est entré en vigueur le 10 novembre 2021 et a créé le statut de “Prestataire de Services de Financement Participatif”. Un statut qualifié d’exigeant par Florence de Maupeou « en termes de contrôle interne, de transparence et de gouvernance, mais qui permettra de rassurer les investisseurs », énonce-t-elle.

Un règlement européen qui amène aussi des opportunités, estime la directrice de Financement Participative France : « Les plateformes pourront s’ouvrir vers d’autres pays de l’Union européenne». Pour les plateformes qui font du prêt rémunéré, « elles pourront lever jusqu’à 5 millions d’euros, alors que le seuil est aujourd’hui bloqué à 1 million. Pour les particuliers, il n’y aura plus de blocage à 2.000 euros », détaille la directrice.

Certains arbitrages doivent encore être effectués. Mais le temps presse : les plateformes ont jusqu’à novembre 2022 pour se mettre en conformité. Questionnée lors de la présentation du baromètre, Florence de Maupeou a indiqué que l’association échangeait avec l’Autorité des Marchés Financiers. En attendant, les collectes continuent. Et le cap des 2 milliards est visé pour 2022.

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