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2020… Tiens, revoilà les années 20. Vous savez, les années folles. Amusant, non ? Tramway, disque microsillon, fêtes nocturnes : le siècle dernier n’est pas si loin ! Les aspirations de l’époque nourrissent d’ailleurs encore bien des combats d’aujourd’hui. Prenez Joséphine Baker. Première star noire, elle danse nue et fait scandale. Libre, émancipée, elle incarne déjà l’engagement féministe. Victime de ségrégation, elle s’engage aussi pour la défense des droits civiques. Tellement d’actualité !

Prenez le dadaïsme, ce mouvement intellectuel, littéraire et artistique qui remet en cause toutes les conventions, les traditions, les contraintes idéologiques, esthétiques et politiques. Un mouvement à l’esprit mutin, caustique, qui refuse de croire au progrès et qui n’aspire qu’à une seule chose : amener le spectateur à réfléchir aux fondements de notre société. Déjà un peu frondeurs, gilets jaunes, activistes… avec un petit parfum de Charlie Hebdo. Profondément moderne.

Les années 20, hélas, sont aussi celles qui suivirent une première guerre mondiale atroce. Des années de reconstruction et de misère extrême, surtout dans les quartiers populaires. Celles d’un fossé croissant entre les riches qui s’amusent et les pauvres qui survivent. Enfin, les années 20 sont celles de la montée inexorable de l’antisémitisme et d’une extrême droite de plus en plus populaire, qui précéda l’avènement du nazisme. Inégalités, injustices, stigmatisation, violences des mots, puis des actes… Les réseaux sociaux n’existaient pas, mais tout était déjà là.

Que ferons-nous, à notre tour, de cette année 2020 et de la décennie qui s’ouvre ? Face aux enjeux de notre temps, les acteurs de l’économie sociale et solidaire nous souhaitent volontiers ces jours-ci « une année sociale, solidaire et écologique ». Car le social est oublié, la solidarité fracturée et l’écologie trop délaissée des politiques publiques, disent-ils. Alors chiche ! 

En 2020, profitons d’un contexte économique exceptionnel, celui des taux d’intérêt extrêmement bas sur les marchés financiers. Exigeons des décideurs publics et des investisseurs institutionnels qu’ils empruntent à coût dérisoire pour investir dans notre avenir. Pour financer la transition écologique. Pour éradiquer la pauvreté. Pour moderniser nos services publics de transport, d’éducation et de santé. Pour prendre soin des biens communs que nous léguerons à nos enfants. Pour pacifier la société, en somme, et ainsi éviter la folie qui succéda aux années folles. Le constat est connu. Il suffit de courage politique pour agir.

A toutes et à tous, bonne année 2020 ! 

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