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Par le passé, une crise comme celle-ci nous aurait fait mettre la clé sous la porte“. Samuel Grzybowski, entrepreneur social depuis 11 ans, co-fondateur de la société de conseil et de formation Convivencia voilà 4 ans, peut heureusement s’appuyer aujourd’hui sur des partenaires importants, qui ont acheté ses prestations d’accompagnement pour plusieurs mois dès le début d’année. Quelques clients ont reporté leurs opérations, mais aucun n’est parti. Et pour cause : les conseils stratégiques délivrés par Convivencia pour conduire les entreprises à être plus responsables sont déterminants, aujourd’hui plus que jamais.

Les entreprises doivent s’interroger sur le sens de l’inclusion et de la participation, qui ne sont pas ‘que’ des valeurs éthiques : elles sont aussi le gage d’un management plus efficace“, souligne Samuel Grzybowski. Le cabinet McKinsey a en effet prouvé que plus une entreprise est diversifiée, plus elle est rentable. “Demain, quand il faudra réinventer l’entreprise post-coronavirus, nous aurons besoin d’entreprises plus inclusives. Espérons qu’elles ne priorisent pas sur le dividende comme auparavant“.

Cette crise génère des traumatismes périphériques

Pour le moment, Convivencia peut donc tenir deux à trois mois malgré la crise. Ni interruption d’activité, ni chômage partiel : “Nous avons décidé de travailler jusqu’au 25 avril inclus, pour incuber les projets déjà en route“, explique Samuel Grzybowski. A cette date seulement, les associés réexamineront la situation et se projetteront pour l’été. D’ici-là, “il faut tenir le poste“, affirme-t-il. Un vocabulaire de guerrier militant, parfaitement assumé, en parfait écho avec sa citation de Martin Luther-King : “Il faut que celles et ceux qui veulent la paix soient aussi organisés que celles et ceux qui veulent la guerre” !

Les entrepreneurs sociaux ont la responsabilité de montrer la suite du chemin, poursuit-il en effet, ces crises sont des opportunités pour tenir notre rang“. Et de pointer du doigt le poids écrasant de l’ancien monde dans l’émergence de la crise sanitaire actuelle, mais aussi les traumatismes périphériques qui en découlent : solitude, isolement, chômage, exclusion, inégalités, carbone… Les entrepreneurs sociaux ont fait leurs preuves, ils ont des réponses pertinentes à apporter, il doivent le clamer haut et fort.

Confinement, le temps du ré-alignement

Pour cela, il leur faut aussi se préoccuper du leadership de leur mouvement, porté par “une armée soudée d’entrepreneurs qui veulent le changement social et environnemental“, incluant aussi bien les fellows Ashoka que les entreprises B-Corp, les entrepreneurs du Mouves, ou encore toutes les entreprises sociales soutenues par l’Avise, souligne-t-il.

Enfin, en guise de conseil, Samuel Grzybowski recommande une retraite d’une semaine par an pour tous les entrepreneurs sociaux. Une période de silence, sous la forme que chacun choisira. “Cela a été central pour moi depuis 11 ans, insiste-t-il, cela permet de réinterroger son intériorité, de s’assurer que l’on est capable de vivre seul avec soi-même, donc de vérifier ses propres ajustements ou de travailler dessus“. S’isoler pour mieux réfléchir… Et si le confinement était aussi le temps du ré-alignement ?

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