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Pas de complaisance avec le greenwashing. A l’heure de la multiplication des faux labels, certificats et autres pictogrammes qui nous promettent tous un engagement plus vert que vert, Alan Fustec défend une vision haut-de-gamme et exigeante de la responsabilité sociétale de l’entreprise (RSE). Fondateur en 2007 de l’agence Lucie, il avait créé quelques mois plus tard le label “Lucie 26000”, du nom de la norme ISO éponyme. Depuis 15 ans, l’agence Lucie certifie ainsi les politiques RSE des entreprises et des organisations « qui s’engagent à fonctionner de manière socialement responsable », au terme d’un contrôle strict et d’un processus de labellisation transparent, explique-t-il dans cette interview à Mediatico.

Marque de succès, l’agence vient de passer le cap des 1.000 membres labellisés “Lucie 26000”. Alan Fustec, qui dirige également le cabinet de conseil en RSE Goodwill Management et la “Kerlotec University”, un centre de formation en Bretagne qui accompagne les dirigeants vers des modèles économiques soutenables, a en effet remis, ce jeudi 8 juillet, un trophée aux dirigeants de Linevia, une entreprise de transport bretonne, qui devenait ainsi la millième société labellisée Lucie 26000.

« Il n’y a pas de triche possible »

Le label Lucie s’appuie sur un processus d’adhésion qui se déroule sur plusieurs semaines. Dans un premier temps, une auto-évaluation de l’entreprise permet d’identifier les points forts et les points faibles de l’entreprise. C’est à partir des lacunes qu’un plan de progrès est établi. Après une phase de formation, et une fois que l’entreprise a comblé ses points faibles, un audit indépendant est réalisé.

Alan Fustec précise : « L’auditeur examine le fonctionnement de l’entreprise du sol au plafond. Si l’audit est concluant, il est présenté devant un comité de labellisation indépendant qui peut délivrer le label ». Alan Fustec l’assure : avec cette méthode, « il n’y a pas de triche possible ». Impossible de verser dans le greenwashing, à savoir cette stratégie marketing de verdissement d’une marque sans que celle-ci n’engage une réflexion structurelle sur les enjeux sociaux et environnementaux de l’ensemble de ses activités.

Un label sur l’impact en septembre 2022

Pour parvenir à une économie soutenable, « le chemin à parcourir est énorme, concède-t-il, car les entreprises non-engagées en RSE sont majoritaires en France ». Pour autant, il faut continuer de valoriser les entreprises les plus engagées, et innover. L’agence Lucie proposera donc, dès septembre 2022, un nouveau label “Lucie Positive”, destiné à toutes les entreprises déjà labellisées Lucie 26000 « qui ont compris que la RSE est nécessaire mais certainement pas suffisante ». Une démarche qu’il qualifie de RSE 2.0, qui vise l’engagement d’une entreprise « à respecter les limites planétaires tout en créant de la valeur sociale ».

Engagé sur les sujets de RSE depuis 20 ans, Alan Fustec constate en effet « une phase d’accélération massive et sans précédent de la RSE ». Bonne nouvelle « compte tenu de la crise écologique », mais qui ne doit pas faire oublier l’essentiel : si les entreprises ne deviennent pas réellement soutenables, elles ne relèveront pas les défis du siècle. L’objectif de Lucie Positive sera donc de valoriser les vraies entreprises à impact positif. Car cette notion de l’ “impact positif” est, elle aussi, « un grand sujet de greenwashing : en ce moment, on joue sur les mots pour créer de la confusion », déplore-t-il.

Alan Fustec tient donc plus que jamais à sa radicalité. Après un fort succès d’estime durant des années, son agence entre à présent dans une réelle phase de croissance, inédite jusqu’ici : Lucie compte voir sa communauté grandir de 25% d’ici la fin de l’année. Et elle vise les 3.000 membres d’ici fin 2026, dont 1.000 en Europe.

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