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Lors du dernier sommet franco-espagnol de Barcelone, un accord a été signé entre les deux pays pour renforcer leur coopération sur l’économie sociale et solidaire et porter les ambitions de la France et de l’Espagne au niveau européen, voire mondial.


Une nouvelle fois, la France vient de rappeler son rôle de précurseur – avec l’Espagne – en matière d’économie sociale et solidaire. Lors du sommet franco-espagnol de Barcelone du 19 janvier dernier, les deux pays ont en effet signé un accord de coopération qui ambitionne de faire de l’économie sociale et solidaire une priorité européenne, voire internationale.

Marlène Schiappa, secrétaire d’État à l’ESS et à la Vie associative, ainis que Catherine Colonna, ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, et Yolanda Diaz, ministre du Travail et de l’Économie sociale et Vice-Présidente du gouvernement espagnol, ont en effet l’intention de « promouvoir les sociétés coopératives, les autres entités de l’économie sociale et solidaire et leurs outils de financement » mais aussi d’intensifier les échanges d’expériences entre les différents acteurs et actrices de l’ESS dans les deux pays.

L’économie sociale et solidaire pèse à peu près le même poids dans les deux pays : en France, 2,3 millions d’emplois et 10% du PIB. En Espagne, 2,2 millions d’emplois et 10 à 12% du PIB. Les deux pays veulent mettre en lumière le « rôle essentiel de l’ESS dans la construction d’un monde plus juste, plus résilient, plus durable » et si possible faire école chez leurs voisins de l’Union européenne. L’Europe compte pour sa part 2,8 millions de structures et 13,6 millions d’emplois dans les différentes formes d’économie sociale, solidaire ou coopérative.

L’ESS à l’agenda européen

Cet accord de coopération franco-espagnol s’inscrit une nouvelle fois dans une perspective européenne, après les efforts déjà déployés par Olivia Grégoire durant la présidence française de l’Union européenne (lire sur Mediatico). La France et l’Espagne souhaitent en effet faire adopter une recommandation du Conseil de l’Union européenne portant sur l’ESS et construire un plan d’action européen sur le sujet. Cette mise à l’agenda européen interviendra sans doute formellement au deuxième semestre 2023, quand l’Espagne présidera à son tour le conseil de l’Union européenne.

L’ambition internationale de la France est également à souligner, une nouvelle fois. Marlène Schiappa s’était déjà rendue à la tribune de l’ONU en décembre, pour défendre une résolution visant à faire reconnaître l’économie sociale et solidaire, ses principes, ses valeurs et ses acteurs, à l’échelle mondiale (lire son discours à l’ONU). Elle poursuit ainsi le travail initié au niveau gouvernemental dès 2019 par Christophe Itier, ancien Haut-commissaire à l’ESS et à l’innovation sociale, qui avait déjà avait rencontré et réuni à Paris de nombreux acteurs internationaux afin de construire une alliance sur l’ESS (lire sur Mediatico).

Rappelons que l’OIT travaille également à un plan d’action sur le travail décent et l’économie sociale et solidaire (lire sur Mediatico) et que les réseaux de l’économie sociale et solidaire sont organisés depuis plus de dix ans au sein de ESS Forum International pour porter leur voix à l’échelle mondiale.

Pas de budget européen pour déployer l’ESS

A l’issue du sommet franco-espagnol, Emmanuel Macron, président de la République, a déclaré vouloir « faire de l’ESS une ambition mondiale et une ambition d’avenir », souhaitant que « la France porte avec détermination sa volonté d’en faire une priorité de l’agenda politique européen et international ».

Aucune ressource financière ne sera toutefois débloquée pour accompagner la mise en œuvre de cet accord politique. La coopération entre la France et l’Espagne et les activités liées à cet échange de vues devront se faire dans le cadre des budgets alloués à l’économie sociale et solidaire de chaque pays.

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