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Par Vincent AURIAC,
Fondateur de AXYLIA
(www.axylia.com

Le taux du Livret A est tombé début 2015 à un niveau jusqu’alors inconnu : 1%. Des livrets classiques aux PEL et en passant par l’assurance-vie, tous les rendements tendent vers zéro. Les épargnants sont pratiquement dépossédés de toute rémunération.

 

Mais l’horizon n’est pas bouché pour autant. Au-delà de l’épargne réglementée, il est temps de regarder du côté de la finance responsable, qui offre à la fois du sens, ce que les citoyens demandent chaque jour davantage, et plus de rentabilité. Les nouveaux fonds de prêt aux entreprises et aux ménages, ainsi que l’impact investing, qui soutient les micro entrepreneurs sociaux innovants, en sont deux bons exemples.

 

Toutefois, cette finance utile et responsable est régulée à l’excès. Puisqu’elle prête et investit par définition sur des émetteurs non cotés en Bourse, le régulateur en restreint l’accès aux investisseurs qualifiés, de facto très fortunés. Cette rigidité de lecture n’est plus pertinente avec l’essor des fonds de prêt ou d’impact investing. L’assurance vie n’en propose pas non plus, car la liquidité n’est plus quotidienne alors qu’elle a l’obligation de rembourser les souscripteurs en cash. Pourtant, avec 1.500 milliards d’euros, l’assurance vie représente le débouché incontournable en France pour tout placement.

 

Du coup, ces placements sortent du radar de 99% des épargnants, des journalistes et des intermédiaires financiers. Voilà comment le désir de placement utile des Français se retrouve frustré, alors que la finance responsable crée le lien entre l’épargne et les entreprises et, in fine, du lien social.

 

Pourtant, la finance responsable ne manque pas d’atouts. Elle est encore spécialisée par créneau (crédit conso, crédit PME, logement, énergie,…). Elle est donc simple à comprendre et plus transparente que les livrets bancaires ou les fonds investis en actions cotées des conglomérats bancaires.

 

Sous forme de prêts, elle offre aussi de meilleurs taux de rendement, compris entre 4 et 10%. Non cotée et donc préservée de la volatilité des marchés, son risque, quand il est bien mutualisé, se situe entre celui du monétaire et des actions. Enfin, la liquidité est certes moindre, mais elle est acquise par construction au bout d’un délai respectueux du projet financé, à horizon de 3 à 5 ans. Une durée qui n’est pas une contrainte, dans la mesure où un grand nombre de Français épargnent pour leur retraite.

 

Désormais, les acteurs spécialisées de l’investissement socialement responsable (ISR) ou de la finance solidaire, ainsi que le régulateur, savent le combat qu’ils ont à mener : offrir la finance responsable au plus grand nombre et ne plus la réserver à quelques investisseurs institutionnels ou grandes fortunes, à l’abri des regards et de la concurrence.

 

C’est la condition indispensable pour voir cette finance se développer, devenir une concurrente redoutable car rentable, et être enfin considérée par les acteurs traditionnels.

 

Vincent AURIAC, pour MEDIATICO.

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