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Dimanche 14 mars 2021, le conseil d’administration du groupe Danone a annoncé se séparer de son PDG, Emmanuel Faber. Emery Jacquillat, PDG de la Camif et président de la Communauté des entreprises à mission revient sur ce limogeage.

Les entreprises à mission doivent-elles s’inquiéter de l’éviction d’Emmanuel Faber de la tête de Danone, au début de la semaine ? Pas le moins du monde, estime Emery Jacquillat, PDG de la Camif et président de la Communauté des entreprises à mission. Qui regroupe à présent plus de 145 entreprises en France. Selon lui, le limogeage d’Emmanuel Faber relève en effet avant tout d’une crise de gouvernance, explique-t-il dans cette interview vidéo accordée à Mediatico.fr.

Cotée au CAC 40 et s’affichant comme la plus grande entreprise à mission de France, Danone a en effet annoncé dimanche dernier la décision de son conseil d’administration de remplacer Emmanuel Faber par Gilles Schnepp, l’ancien patron de Legrand, à la présidence du groupe agro-alimentaire. Cette décision n’a pas manqué d’inquiéter les tenants d’une forme d’économie porteuse de valeurs supérieures à celle de la simple rentabilité : ceux-ci ont cru voir, dans le débarquement d’Emmanuel Faber, la forte pression de fonds activistes, étrangers et court-termistes.

Les entreprises à mission toujours debout

Mais pour Emery Jacquillat, ce n’est pas la société à mission qui est remise en cause chez Danone. Probablement le conseil d’administration n’était-il “plus tout à fait aligné avec la stratégie déployée”. Et Emmanuel Faber se trouvait sans doute “un peu isolé” face à ses actionnaires qui réclamaient une meilleure rentabilité. Pour autant, le jugement sur Danone “ne doit pas être précipité” et la Communauté des entreprises à mission souhaite se donner le temps avant d’émettre toute forme de jugement.

Les entreprises à mission ne sortent par conséquent ni découragées, ni fragilisées par l’éviction d’Emmanuel Faber. Au contraire, Emery Jacquillat note “une vague de fond de l’engagement des entreprises” qui ne cesse de croître : le nombre de sociétés à mission a été multiplié par trois en six mois et le mouvement se poursuit, comme devrait le confirmer fin mars le second baromètre de l’Observatoire des sociétés à mission.

Souhaitant par ailleurs transmettre un message personnel à Emmanuel Faber, Emery Jacquillat lui adresse “un grand bravo”, pour avoir mené Danone vers une triple dimension économique, sociale et environnementale, en portant ce projet d’entreprise à mission qui a recueilli 99,4% d’approbation de la part de ses actionnaires lors de l’assemblée générale de juin 2020. Il reste à voir, dans 3 à 5 ans, ce que sera devenu Danone sous l’influence de cette qualité d’entreprise à mission. C’est à ce moment-là, seulement, que sonnera l’heure de vérité.

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