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Engagement des jeunes : le numérique au service du coll ...
Écologie, démocratie, féminisme… Même les retraites mobilisent les jeunes en 2023 ! Mais comment le numérique sert-il leurs engagements ? De quelle façons les acteurs de l’économie sociale et solidaire font-ils du numérique un tremplin pour essayer de toucher plus […]
Manifestations monstre, projet de report de l’âge légal à 64 ans, allongement de la durée de cotisation à 43 ans… Qu’en pensent les acteurs de l’ESS ? Quelles formes prend la pénibilité du travail dans l’économie sociale et solidaire ? […]
Le commerce équitable ? Une filière économique à part entière, qui monte en puissance en France. Après des années de bataille, elle trouve désormais sa place dans la plupart de nos supermarchés, principalement aux rayons café, chocolat, riz et bananes. […]
Énergie, inflation, emploi, retraites… Les acteurs de l’économie sociale et solidaire sont particulièrement préoccupés face à la nouvelle donne économique de ce début d’année. Ils ont des craintes sur la pérennité de leur modèle économique qui est tourné vers l’utilité […]
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Retrouvez ci-dessous nos précédentes émissions Ess On Air filmées dans le studio de Mediatico, ainsi que nos événements plus lointains « IMPACT » que nous réalisions aux Grands Voisins en présence de nos lecteurs.
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L’économie sociale et solidaire pèse 7% du PIB. Et si elle représentait 7% de la surface imprimée des journaux ou du contenu du journal télévisé de 20h ? Nous n’en sommes pas encore là, mais quelle est la place de […]
Tous engagés pour la planète ? Assurément indispensable ! Mais comment transformer l’éco-anxiété en jeu collectif qui permettra d’engager tout un chacun de façon individuelle ? Les réponses existent, évidemment. C’est donc le thème de notre dernière édition de #EssOnAir, […]
Les circuits de financement de la solidarité et des projets écologiques sont parfois étonnants. Imaginez seulement que vous pouvez être utile à la société en marchant vos 10.000 pas par jour ! Ou encore que nos collectivités locales ne pourraient […]
Comment la micro-finance se met-elle au service de la transition énergétique et écologique, en particulier dans les pays du Sud ? C’est le thème de notre dernière édition de #EssOnAir, l’émission de Mediatico où les acteurs de l’économie sociale et […]
L’économie sociale et solidaire s’impose dans les écoles de commerce. Désormais, des filières spécifiques sur l’ESS existent dès le niveau Licence ou le niveau Master, comme à l’école 3A de Rennes ou à l’Université catholique de l’ouest d’Angers (UCO). Mais […]
L’UDES, favorable à une réforme des retraites juste socialement, estime que les mesures présentées par la Première Ministre notamment sur la question de l’âge doivent être largement renforcées sur l’emploi des seniors. La réforme présentée le 10 janvier intègre, au-delà de l’âge de départ à la retraite qui passe à 63 ans et 3 mois en 2027 et à 64 ans en 2030, une accélération de la réforme Touraine prévoyant d’allonger la durée de cotisations à 43 ans. Ce mix entre âge et durée de cotisation est moins pénalisant pour les personnes ayant commencé à travailler tôt. L’UDES qui avait plaidé pour un bon équilibre entre borne d’âge et durée de cotisation estime avoir été entendue sur ce point.L’Union accueille favorablement la prise en compte des aidants familiaux pour l’acquisition des droits à la retraite ainsi que la mise en place d’un minimum de pension pour une carrière complète.L’espérance de vie doit cependant s’accompagner d’une durée de vie au travail en bonne santé de sorte à ne pas renforcer les risques de vulnérabilité et de précarité sanitaire après 60 ans. L’UDES juge que les mesures relatives à la pénibilité vont dans le bon sens notamment : La création d’un fonds d’investissement dans la prévention de l’usure professionnelle pour les métiers comportant des risques professionnels ergonomiques, hors compte professionnel de prévention (port de charges, postures pénibles, vibrations), Un compte professionnel de prévention amélioré en cas de travail de nuit ou pour les salariés poly exposés, Une nouvelle utilisation du compte professionnel de prévention avec la mise en place d’un congé de reconversion, Un suivi médical renforcé pour travailler sur les logiques de prévention. En revanche, les mesures visant à développer l’emploi des seniors sont insuffisantes. Pour développer l’emploi des séniors, le Gouvernement propose la mise en place d’un index sous des formes proches de celui existant pour l’égalité femmes-hommes ; la possibilité pour les salariés qui cumulent emploi et retraites d’acquérir des droits ; ainsi que l’élargissement de la retraite progressive. Pour l’UDES ces propositions sont nettement insuffisantes voire inefficaces si on souhaite que les personnes de plus de 55 ans puissent être maintenues en emploi jusqu’à 64 ans au moins. Pour améliorer véritablement l’emploi des séniors, l’UDES propose sept mesures : La création d’un abondement public du Compte personnel de formation (CPF) des seniors ; L’extension du dispositif de retraite anticipée pour incapacité d’origine professionnelle auxsalariés touchés par l’invalidité pour un départ à taux plein à 60 ans ; L’allègement des cotisations sociales pour l’embauche d’un salarié de plus de 55 ans ; La mise en place d’aides à l’emploi sous forme d’un contrat d’engagement entre l’entreprise etle salarié senior sur le modèle du contrat d’engagement jeunes ; La création de parcours emplois compétences (PEC) dédiés aux séniors éloignés de l’emploien s’inspirant du modèle « 1 jeune 1 solution » ; L’accès au congé de mobilité pour les salariés séniors dans les TPE et PME de moins de 300 salariés ; L’adaptation de l’organisation du travail pour gérer au mieux les fins de carrière. Il s’agit de permettre aux salariés seniors volontaires, par un accord de branche, de passer à temps partiel, tout en maintenant les cotisations sociales sur la base d’un temps plein et en prenant en considération la pénibilité des métiers.
Le réseau mutualiste Nyèsigiso basé au Mali pratique la micro-finance dans les zones rurales, à destination des populations les plus pauvres. Fragilisé par une importante perte en capital, il a obtenu deux fois le soutien de la SIDI (Solidarité Internationale pour le Développement et l’Investissement), en 2020 et 2021, pour se recapitaliser et pour se relancer. Dix ans de guerre au Mali n’ont pas laissé Nyèsigiso indemne. Né en 1990, ce réseau mutualiste de caisses d’épargne et de crédit a notamment dû fermer les portes de sa caisse coopérative à Diré, au nord du pays. Un coup dur pour les bénéficiaires. Principalement situé en zone rurale, le réseau travaille en effet à destination des personnes les plus pauvres, principalement des agriculteurs et des agricultrices. Composé de 15 caisses, 58 agences et 10 guichets à travers le pays, Nyèsigiso, la « maison de la prévoyance » en Bambara, est donc un acteur structurant pour l’économie malienne. La mise à mal de ses finances l’a poussé à chercher des solutions pour lui permettre de préserver sa mission. C’est dans ce cadre que le réseau mutualiste a fait appel à la SIDI(Solidarité Internationale pour le Développement et l’Investissement). Créé par l’ONG CCFD-Terre solidaire, la SIDI est une institution française de finance solidaire qui accorde des prêts ou prend des parts au capital de structures qui partagent ses valeurs. A visée exclusivement internationale, la SIDI prête de l’argent sans demander de garanties, donc avec un risque de pertes élevé. Un pari risqué, mais essentiel : c’est en accordant un premier prêt à Nyèsigiso en 2020, alors même qu’il était décapitalisé, que la SIDI a contribué à redresser ce réseau mutualiste malien. « Notre intervention a permis de créer un effet levier », explique Jean-Baptiste Cousin, chargé de partenariat à la SIDI. L’engagement de la SIDI a fait renaître la confiance chez d’autres bailleurs internationaux et « Nyèsigiso a pu lever dix fois le montant prêté par la SIDI ». Le réseau mutualiste a ensuite terminé l’année avec un « profit de 285 millions de CFA (plus de 435.000 €) », et il a redressé ses fonds propres à hauteur de 7,19% de son capital. Un ancrage local fort C’est l’ancrage local, très fort, du réseau mutualiste qui a convaincu la SIDI d’investir. Dans une étude menée en 2022, le cabinet 60 Décibels qui mesure l’impact des entreprises avait relevé que 91% des personnes interrogées affirmaient avoir amélioré leur qualité de vie grâce à Nyèsigiso. L’étude montre aussi que près de 9 clients sur 10 n’avaient jamais pu accéder auparavant à un service tel que celui du réseau mutualiste. Enfin, alors que « 60% de ses membres vivent en milieu rural, souvent avec une activité agricole », l’étude montre que la plupart des clients qui ont recours aux prêts de Nyèsigiso utilisent l’argent pour des dépenses professionnelles, majoritairement dans le domaine agricole : «71% pour des intrants agricoles, 22% pour de la main d’œuvre », précise Jean-Baptiste Cousin. Au quotidien, Nyèsigiso impacte donc très fortement la qualité de vie des clients : 47% déclarent une amélioration de leurs revenus, 26 % une amélioration de leur production agricole et 88% indiquent qu’ils ont amélioré leur capacité à planifier leurs finances. Pérenniser Nyèsigiso Pour poursuivre cette « belle histoire », Nyèsigiso a demandé et obtenu en 2021 un deuxième prêt de la SIDI. En effet, un réseau coopératif doit parvenir à détenir 15% de son capital en fonds propre, ce qui n’était pas le cas. « Ils ont beaucoup de membres, mais ce sont des personnes plutôt pauvres qui ne sont pas en mesure d’apporter beaucoup d’argent en capital », détaille Jean-Baptiste Cousin. Et si Nyèsigiso obligeait ses membres à prendre des parts sociales à un prix plus élevé, le risque serait de ne se consacrer qu’aux classes moyennes, donc de perdre son public cible. « Nous avons fait un prêt subordonné, ce qui est du quasi-capital : cela permet de faire un prêt à long terme que les autorités bancaires de la zone locale considèrent précisément comme du capital », poursuit-il. Mieux, ce type de prêt agit comme une garantie auprès des autres investisseurs, car là aussi le risque est très important : si la structure s’effondre économiquement, la SIDI serait la dernière à récupérer son argent ! Après ce deuxième prêt, il n’est donc pas étonnant qu’un deuxième effet levier ait été constaté par la SIDI. « Pour l’instant, nous avons prêté l’équivalent de 500.000 euros » à l’organisme malien, indique Jean-Baptiste Cousin. Le premier prêt s’étale sur trois ans, avec un an de période de grâce, et le deuxième sur cinq ans avec deux ans de période de grâce. Des conditions extrêmement favorables pour Nyèsigiso. Pour la SIDI, le risque reste entier, mais il est assumé. Et pour l’instant, tout se passe bien. Le chargé de partenariat se félicite de cette coopération réussie et de la confiance accordée à Nyésigiso. Car le réseau mutualiste malien touche pas moins de 250.000 personnes au Mali. Et son fonctionnement de réseau mutualiste, qui élit des représentants locaux pour prendre les décisions communes, permet de faire entrer des gens éloignés des instances de gouvernance dans différentes strates de la structure : « Nyèsigiso, c’est aussi une école de la citoyenneté », conclut-il.
Avec le programme Paris Fertile, la Ville de Paris soutient des actions qui contribuent à accompagner les Parisien.ne.s désireux de travailler dans les secteurs de l’agriculture et l’alimentation durable. Khoumba a bénéficié du programme Cultiv’acteurs du GRDR (Groupe de recherche et de réalisations pour le développement rural) pour créer sa miellerie Taamala. Aujourd’hui, elle suit une formation pour devenir apicultrice urbaine, comme le montre ce reportage réalisé par Mediatico / Impact Productions. Paris Fertile, c’est quoi ? Paris Fertile est un appel à projets visant à soutenir des formations professionnelles aux métiers de l’agriculture durable, et accompagner les personnes en recherche d’emploi ou en reconversion vers ces métiers. Dans le cadre de sa politique d’alimentation durable et afin de contribuer à la transition de l’agriculture, la Ville de Paris a lancé le dispositif « Paris Fertile » permettant de soutenir des actions qui contribuent à accompagner les Parisien.ne.s désireux.ses de travailler dans les secteurs de l’agriculture et l’alimentation durable. L’agriculture durable étant entendue comme une agriculture nourricière, résiliente, diversifiée, respectueuse de l’environnement, de la biodiversité et de la santé des producteurs comme des consommateurs. Les actions soutenues dans le cadre de Paris Fertile permettent de découvrir l’étendue des métiers, de se former et d’être accompagné.e pour devenir salarié.e ou pour créer une activité dans le domaine de l’agriculture ou de l’artisanat alimentaire durable. La première édition de Paris Fertile a permis de sensibiliser, former ou accompagner la création d’activité de près de 500 Parisien.ne.s. Paris Fertile : pour qui ? Les personnes pouvant bénéficier des formations Paris Fertile sont les Parisien.ne.s demandeur.se.s d’emploi ou salarié.e.s en reconversion professionnelle, quel que soit leur âge ou niveau de qualification. La diversité des offres proposées dans le cadre de Paris Fertile doit permettre à chacun.e de trouver la formule adaptée à son projet. Le programme Paris Fertile 2021-2022 Les formations proposées dans le cadre de Paris Fertile recouvrent différents champs : Les actions de découverte des métiers de l’agriculture et l’alimentation durable (de 1 à 5 jours) ; les formations préqualifiantes, qualifiantes ou certifiantes pour s’orienter en priorité vers le salariat dans ces métiers (de 1 à 6 mois) ; les parcours de création d’activité, pour s’installer en agriculture ou créer une activité de transformation alimentaire durable. Ce classement permet de trouver plus facilement la formation adaptée à ses besoins mais il n’est pas exclusif. Certaines formations pour s’orienter vers le salariat pourront aussi conduire à un parcours de création d’activité et inversement L’ensemble des formations sont consultables dans le catalogue Paris Fertile 2022/2023 Catalogue PARIS FERTILE 2022 2023 Comment postuler ? Les personnes qui souhaitent s’inscrire à l’une des formations proposées dans le programme Paris Fertile peuvent se manifester directement auprès des structures qui les mettent en place, selon les modalités indiquées dans les fiches du catalogue. Contact L’équipe de Paris Fertile est à l’écoute. Vous pouvez nous contacter à l’adresse suivante : dae-paris-fertile@paris.fr ➽ Plus d’informations : https://www.paris.fr/pages/paris-fert… Abonnez-vous pour voir toutes nos vidéos : https://www.youtube.com/user/mairiede…
Le 29 novembre dernier, l’Eurodéputé Pascal Canfin annonçait sa proposition de mettre en place un mécanisme obligatoire de partage aux salariés des bénéfices des entreprises. Ce “dividende salarié” nommé ainsi sur la base des travaux de l’économiste Thibault Lanxade, vise à dupliquer les dividendes versés aux actionnaires par une obligation de verser un équivalent aux salariés, sous forme d’une prime de participation ou d’intéressement obligatoire, quelle que soit la taille de l’entreprise. Cette réflexion sur le partage de la valeur doit intéresser au plus haut point tous les acteurs de l’Economie Sociale et Solidaire ; dans nos structures où le capital n’est pas partagé par des actionnaires, et où seuls les salariés sont in fine intéressés au résultat des entreprises et des associations, l’application d’un mécanisme robuste et lisible de partage de la valeur doit devenir consubstantiel aux valeurs que nous défendons. Il demande toutefois à ce que soit favorisé la création de valeurs, qu’il soit adapté à la réalité du modèle de nos structures, et demande une révolution culturelle dans les gouvernances de l’ESS. Favoriser la création de valeur dans l’ESS Alors qu’elles sont confrontées dans leurs activités aux mêmes contraintes que les entreprises de l’économie lucrative, avec qui elles sont d’ailleurs en concurrence dans un nombre croissant de secteurs, les structures de l’ESS font face à de nombreux freins à leur développement économique : questionnements sur la durabilité de leur modèle socio-économique, pression inflationniste dans leurs coûts incompressibles, nécessité d’innover. Or pour pouvoir partager de la valeur, l’ESS doit déjà en créer. C’est donc avant tout, assumer que nos structures peuvent être profitables parce qu’elles sont des véritables acteurs économiques reconnus par les autorités publiques. C’est aussi admettre que cela ne s’oppose pas avec leur objet d’intérêt général ni avec le sens de leurs activités. Pourtant des freins existent toujours à ce que l’ESS, et notamment les associations qui en forment une part importante, puissent se doter des capacités à créer de la valeur. Ainsi, Il faudrait interroger certaines dispositions de la Loi du 1er juillet 1901 et de ses amendements. Tout en conservant leur caractère non-lucratif, qui est au fondement du droit, les associations doivent pouvoir développer plus aisément leurs activités, et ce sans craindre une requalification judiciaire en “société commerciale”. Il convient également de poser l’enjeu de l’innovation, qui est au fondement de la création de valeur dans l’économie. Les entreprises lucratives bénéficient, depuis plusieurs années, d’une palette d’outils publics, et notamment du crédit d’impôt recherche, qui soutiennent la prise d’initiative pour innover, changer d’échelle ou encore s’internationaliser. Sa réussite témoigne de l’importance de pouvoir doter l’ESS d’un véritable fonds public qui permette les changements d’échelles et favorise l’innovation dans tous les secteurs couverts par nos structures. Adapter les dispositifs de partage de la valeur Disposant ainsi des capacités de créer de la valeur, les structures de l’ESS doivent également disposer des mécanismes pour la partager. Disons-le clairement : les dispositifs d’intéressement, fondés sur le droit des entreprises, sont au mieux inadaptés à la réalité économique et aux spécificités comptables de nombreuses structures de l’ESS. La Prime de Partage de la Valeur, ou “prime Macron”, a structurellement le défaut de sa simplicité ; dé-socialisée, elle ne participe d’aucune manière à l’avenir des salariés face au aléas de la vie (chômage, maladie, accident du travail, parentalité). En effet l’idée que l’enrichissement créé est contemporain du versement, mais qu’il ne prépare pas l’avenir sauf à céder aux sirènes de la capitalisation individuelle, ne répond ni aux fondements des engagements et de la philosophie des employeurs de l’ESS, ni au fond à l’idée de dividende salarié. Adapter ainsi le “dividende salarié” à l’ESS nécessite donc de penser un dispositif ad hoc. S’appuyant sur une révision de la comptabilité et de la fiscalité associative, il pourrait par exemple se baser sur le partage d’une part du bilan annuel des associations. Soumis au prélèvement forfaitaire unique, c’est à dire considéré comme “un dividende”, il aurait le mérite d’être soumis aux cotisations, participant ainsi au financement des organismes de sécurité sociale et professionnelle. L’ESS doit enfin opérer son évolution culturelle Ces premières pistes, non exhaustives, ne doivent pas occulter la profonde question culturelle posée à l’ESS sur le partage du résultat. Les employeurs de l’économie lucrative ont sur ce sujet une avance importante sur les gouvernances associatives, étant acculturées de longue date à discuter avec leurs salariés du versement de participation, d’intéressement ou de primes Pourtant il n’est aucune entreprise où la question du partage de la valeur créée avec les salariés ne doive être aussi importante que dans les structures de l’ESS : non-lucratives, dirigées par des gouvernances qui ne sont pas intéressées financièrement aux résultats de l’entreprise, elles sont d’autant plus enjointes à discuter avec la force motrice de leur projet entrepreneurial : le travail fourni par leurs salariés. Dans le cadre d’une profonde évolution culturelle, nécessaire, et qui implique de nouveaux espaces d’expression de la citoyenneté au travail, l’ESS doit ainsi faire du partage de la valeur avec ses salariés l’une de ses priorités. C’est aussi à cette condition qu’elle redeviendra attractive, conjuguera ses valeurs avec une forme de prospérité économique, et pourra accélérer sa transformation et sa modernisation. David Cluzeau, Délégué général d’Hexopée