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La semaine du réfugié s’achève, Emmanuel Macron n’a de leçons à recevoir de personne. Et pourtant…

Oui, la France aurait dû accueillir l’Aquarius. Et le Lifeline après lui. Sur les routes de l’exil, des femmes, des hommes, des enfants cherchent asile. Refoulés d’Italie, ils fuient la misère et la mort. Mais la France d’Emmanuel Macron n’a pas ouvert ses ports. La Corse a bien tenté de laver notre honneur, en vain. J’ai honte à ma France, parfois.

Parfois seulement, car la France c’est aussi vous et moi. Des milliers de citoyens, humanistes et généreux, mobilisés pour les exilés, parfois au risque du “délit de solidarité”, qui savent depuis longtemps que derrière ce combat politique se cache aussi un enjeu économique essentiel. Non pas qu’il s’agisse de questions budgétaires, loin de là. L’Union européenne ou la France ont largement de quoi financer la prise en charge des exilés.

Pas de menace non plus sur la croissance ou l’emploi, les économistes l’ont montré. Le CNRS l’affirmait la semaine dernière : les migrations augmentent le PIB par habitant. Selon l’OCDE, « les flux de migrants sont positifs pour les économies des pays d’accueil ». Le cabinet McKinsey confirme : les migrants constituent moins de 4% de la population mondiale mais contribuent à près de 10% à la richesse totale. Quant au BSI Economics, il dit qu’une hausse de 10% de l’immigration accroît l’activité et entraîne indirectement une augmentation du salaire des non-migrants de 3%.

Non, le véritable enjeu économique de la question migratoire est plus grand encore : il est à taille humaine ! Il consiste, pour chaque exilé, à réussir à s’affranchir des aides sociales, à devenir économiquement autonome. Les migrants n’ont que faire d’être assistés. Ils ont besoin d’emploi, de formations, de reconnaissance de leurs qualifications professionnelles, ou encore des clés qui leur permettront de se lancer dans l’entrepreneuriat, en France. A ce rythme, ils rendront bien vite par la fiscalité les aides sociales glanées à leur arrivée.

Mais l’Etat reste sourd et aveugle, alors qu’investir dans l’intégration des migrants est à l’évidence un bien meilleur calcul : la vague migratoire d’aujourd’hui ne s’arrêtera pas de sitôt, tandis que celle des réfugiés climatiques n’a presque pas commencé…

C’est précisément ce combat-là que nous avons choisi de vous présenter ci-dessous. Celui des associations et des entrepreneurs sociaux qui apportent des solutions concrètes aux exilés, en vue de leur intégration économique. L’économie sociale et solidaire ne doit pas être un substitut à l’Etat providence, disait à juste titre Philippe Frémeaux la semaine dernière, sur Mediatico.fr. En attendant, il lui arrive de sauver notre humanité. Une bien belle leçon, en vérité.


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