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Les femmes, principales meneuses de la fronde contre la réforme des retraites ? Ce n’est pas vraiment ce que donnent à voir les médias sur les photos des têtes de manifestations. Et pourtant ! L’engagement des femmes dans ce combat est puissant. Et met en lumière les inégalités persistantes, non seulement dans notre système de retraite, mais aussi dans les revenus du travail et dans l’organisation familiale, comme le montre Christiane Marty, membre d’ATTAC, dans son dernier ouvrage à paraître en avril.
 
Les femmes, plus précaires que les hommes sur le marché du travail. Les femmes si souvent à temps partiel pour raisons familiales. Les femmes aux carrières hachées, qui ne peuvent pas à cotiser tous leurs trimestres. Les femmes aux salaires inférieurs de 15% selon l’INSEE, donc plus pauvres une fois venu l’âge de la retraite. Les femmes, par conséquent, dont la réforme réduit davantage les droits que ceux des hommes. Enfin, les femmes largement sous-représentées dans les négociations sur la réforme des retraites. Cela fait beaucoup.
 
Alors grèves, sit-ins, banderoles, manifestations, hashtags #retraitesdesfemmes ou #grevedesfemmes sur les réseaux sociaux : tout est bon pour faire entendre leur voix ! Car des règles soi-disant identiques pour « tous » à l’issue de la réforme des retraites, on ne la leur fera pas. Voilà pourquoi les syndicats FSU, CGT et Solidaires, ainsi que 45 organisations féministes, appellent à la « grève féministe » pour exiger « l’égalité au travail et dans la vie », rappelle ici Sud Ouest.

En France, la pension moyenne brute est de 1.145 euros pour les femmes, contre 1.924 euros pour les hommes, rappelle le mouvement « Osez le féminisme ». Les femmes retraitées touchent donc 40% de moins que les hommes… ou plus exactement, les hommes retraités touchent 68% de plus que les femmes ! Oui, la bataille des retraites est donc aussi une bataille féministe.
 
Qu’en dit Marlène Schiappa, héroïne de la cause féminine, des Mam’preneurs et aujourd’hui secrétaire d’État à l’Économie sociale et solidaire ? Sans surprise, elle fait sienne la réforme du gouvernement auquel elle appartient. Dans une tribune au JDD, elle expliquait fin janvier en quoi cette réforme constitue une « véritable révolution pour toutes les mères qui ont pris un congé parental », puisque leurs trimestres de congés seront pris en compte dans leurs droits à la retraite. C’est un peu court, lui répondent toutes les femmes dans la rue.
 
Alors, la France à l’arrêt, le 7 mars ? Nous verrons bien. Mais qu’en sera-t-il demain 8 mars, journée internationale du droit des femmes, journée de celles qui revendiquent comme premier droit d’être traitées à égalité avec les hommes ?
 
Là aussi, sans surprise, les slogans sont prêts : « Le 8 mars, on continue, dans la rue pour l’égalité et les retraites des femmes. Le 8 mars, on arrête toutes ! ». Avec le soutien des hommes. La France à l’arrêt.


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