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Avez-vous vu ? Dans le monde entier, on manifeste pour le climat. A Paris, Berlin, Sydney, Bangkok, Sao Paulo, Bombay… Et New York bien sûr, où 16 jeunes dont Greta Thunberg viennent d’annoncer déposer plainte contre la France et quatre autres pays pour inaction climatique, et où 250.000 personnes ont manifesté rien qu’à Manhattan, à l’ouverture des assemblées générales de l’ONU et de la Banque mondiale, et d’un nouveau sommet mondial sur le climat. Cette pression populaire internationale, adressée à nos plus hauts dirigeants, est salutaire. Car lors de l’Accord de Paris signé en 2015, 195 pays s’étaient engagés à agir. Mais aujourd’hui, le compte n’y est pas. Les réfugiés climatiques frappent à nos portes. Et pourtant, aujourd’hui à l’ONU, seuls 68 pays promettent de revoir à la hausse leur plan climat d’ici 2020. Et seuls 66 s’engagent pour une neutralité carbone d’ici 2050. Quid de l’Europe ? « La Pologne bloque tout », déplore Emmanuel Macron. Las. La pression populaire s’avère indispensable.

A New York toujours, en marge du sommet mondial, joli coup de projecteur sur l’entrepreneuriat social à la française. Hilde et Klaus Schwab, les fondateurs du World Economic Forum de Davos, mais aussi des prix de la Fondation Schwab pour l’entrepreneuriat social décernés depuis 21 ans, ont attribué ce lundi le prix de « l’intrapreneur social public » à six personnalités, dont le Français Christophe Itier, Haut-commissaire à l’Économie sociale et solidaire et à l’Innovation sociale. Diner privé avec Al Gore, reconnaissance internationale, appui du World Economic Forum durant 3 ans pour créer une force de proposition mondiale pour l’entrepreneuriat social… Cocorico ! « C’est la politique de la France pour l’entrepreneuriat social qui est reconnue à l’échelle mondiale », affirme-t-il. Promis juré, il n’a pas postulé. D’anciens lauréats ont repéré son action !

Il faut dire que, jusqu’à New York, Christophe Itier pousse son « Pact For Impact » sans relâche, impulsé les 10 et 11 juillet derniers lorsqu’il a réuni à Paris 50 délégations internationales, toutes signataires d’un manifeste pour une alliance mondiale pour une économie sociale et inclusive. Cette semaine, en marge du sommet de l’ONU, il appuie donc sur l’accélérateur avec une réunion de structuration de cette alliance. Objectif : mettre en place la gouvernance, fédérer les financements, établir une feuille de route assortie d’engagements concrets et de promesses de reportings, pour chaque pays. Et bien sûr profiter du sommet de l’Onu pour mobiliser de nouveaux membres.

La « politique de la France pour l’entrepreneuriat social », c’est aussi la nouvelle impulsion aux contrats à impact social, qui allient financements publics et privés au service de l’intérêt général avec promesse de rendement financier. C’est le lancement en 2020, pour la première fois en France, d’un « fonds de paiement au résultat », ou « outcome fund », affecté à trois politiques publiques : l’inclusion professionnelle, le sans-abrisme et la réduction des déchets. C’est enfin la mobilisation désormais de 375 M€ d’investissements publics et privés à impact social rassemblés sous la bannière French Impact, au service des défis sociaux et environnementaux. Certains regrettent que tant d’énergie soit déployée pour l’entrepreneuriat social, qui ne pèse que 2% de l’économie sociale et solidaire en France. D’autres voient déjà là les prémisses de l’économie de demain. Toujours est-il que ce secteur fait preuve d’un dynamisme certain.

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