Entry Cover Image
Partagez cet article

Énergie, inflation, emploi, retraites… Les acteurs de l’économie sociale et solidaire sont particulièrement préoccupés face à la nouvelle donne économique de ce début d’année.

Ils ont des craintes sur la pérennité de leur modèle économique qui est tourné vers l’utilité sociale et ils se rappellent combien il avait fallu batailler, au début du Covid, pour que les associations bénéficient des mêmes aides que les TPE-PME. Ils s’interrogent aussi sur l’impact du projet de réforme des retraites, annoncé mardi par la Première ministre Elisabeth Borne, qui repousse notamment à 64 ans l’âge légal de départ en retraite, qui va entrer en débat au Parlement et qui suscite une forte opposition syndicale.

Pour parler des dossiers brûlants de l’actualité 2023 et de leur impact sur les acteurs et les structures de l’économie sociale et solidaire, Mediatico recevait ce jeudi en live, à 18h sur Twitch :

  • Line Bobi, présidente du CJDES
  • Hugues Vidor, président de l’UDES

LE CJDES est le Centre des jeunes, des dirigeants, des acteurs de l’économie sociale et solidaire. L’UDES est l’Union des employeurs de l’économie sociale et solidaire. Deux organismes représentatifs de l’ESS qui s’expriment sans langue de bois, pour la première fois sur la chaîne Twitch de Mediatico !

Une émission à revoir en replay, en cliquant sur la vidéo en haut de cet article !


Sur la réforme des retraites :

Hugues Vidor, UDES :
« En France, à partir de 50-53 ans, il est difficile de retrouver un emploi. Comment changer de culture et dire que les seniors ont des compétences et peuvent apporter une valeur ajoutée en entreprise ? Le gouvernement a eu une réflexion assez mécanique en pariant sur 300.000 seniors actifs de plus en 2030, mais ce n’est pas joué d’avance. L’UDES propose donc des dispositifs pour l’accompagnement des seniors, notamment des allègements de charges pour les salariés de plus de 55 ans et un abondement du compte formation pour les seniors, en particulier sur l’aspect numérique ».

Line Bobi, CJDES :
« Nous ne sommes pas surpris du fond de la réforme des retraites. Dans notre réseau de cadres et de jeunes dirigeants de l’ESS, nous ne pensons pas que nous n’aurons pas de retraite, nous sommes plutôt optimistes sur ce point. Mais nous pensons qu’au final, nous allons devoir travailler pour la plupart jusqu’à 70 ans avant de pouvoir partir à la retraite ».

Sur la pénibilité dans l’ESS :

Line Bobi, CJDES :
« Il y a des métiers pénibles dans l’économie sociale et solidaire, notamment dans les métiers du soin et dans l’accompagnateurs des personnes âgées ou en situation de handicap. Mais parmi les grands perdants de la réforme, il y a aussi les personnes qui ont des carrières discontinues ou à temps partiel. Et cela concerne en particulier les femmes, nombreuses dans l’économie sociale et solidaire ».

Hugues Vidor, UDES :
« Dans les branches du sanitaire et du social, en charge de personnes fragiles, handicapées, ou en perte d’autonomie, il y a de la pénibilité car il y a du transport de personnes et des déplacements. C’est aussi le cas dans le secteur de la petite enfance, où il faut souvent avoir des postures difficiles. Cela se paie en invalidité et en incapacités, c’est pourquoi l’UDES a milité pour des mécanismes de mutualisation et pour l’obtention d’un fonds d’investissement dans la prévention, qui sera géré par l’ATMP ».

Sur les prix de l’électricité dans l’ESS :

Hugues Vidor, UDES :
« L’UDES observe une très grande inquiétude dans l’ensemble de ses branches professionnelles, car toutes les entreprises sont touchées : 90% des répondants à notre enquête sont inquiets face à l’augmentation des coûts de l’énergie et des matières premières, mais aussi de la dégradation des relations avec les salariés que cela induit du fait de l’accroissement de la pression sociale (…) Il nous faut absolument un bouclier tarifaire».

Line Bobi, CJDES :
« Sur l’énergie, certains acteurs de l’action sociale et de la solidarité de proximité nous disent que leur facture va être multipliée par 8 ou 12. Sans mesures compensatoires, cela va peser sur leur modèle économique et donc sur la solidarité : dans l’agroalimentaire, le renchérissement des prix de l’énergie peut impliquer l’arrêt d’une partie de la production alimentaire, donc des répercussions sur la redistribution des invendus alimentaires par les acteurs de la solidarité ».

Vous pouvez revoir cette émission Ess On Air en replay, en cliquant sur la vidéo en haut de cet article. Vous pouvez aussi revoir les précédentes éditions en cliquant sur le lien ci-dessous.


#EssOnAir, le concept

L’actualité vue par les acteurs de l’économie sociale et solidaire, c’est tous les quinze jours dans #EssOnAir, la nouvelle émission de Mediatico qui parle de l’actualité autrement et dans lequel les acteurs de l’ESS “font” l’actualité. L’occasion d’apporter au public un autre regard sur l’information politique, économique, sociale ou environnementale. L’occasion aussi de présenter l’actualité de ces acteurs économiques engagés, qui n’ont pas assez leur place dans les grands médias.

A vous de jouer

Vous êtes acteur de l’ESS ? Quelles infos retiennent votre attention et pourquoi ? Qu’est-ce qui vous plaît ou vous énerve dans l’actualité ? Quelles infos positives voulez-vous partager avec nous ? Quelle est votre actualité ? Pour passer dans #EssOnAir, cliquez ici !

Vous aimez Mediatico ?
Soutenez notre média indépendant, faites un don !