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L’association Anticor, qui milite contre la corruption en France, a retrouvé son agrément, à la veille du départ de Gabriel Attal de son poste de Premier ministre. L’arrêté attribue à Anticor un agrément pour une durée de trois ans. Ce dernier acte, signé le 5 septembre, clôt un long bras de fer politique et judiciaire de quatorze mois entre l’association et le gouvernement.

Cet agrément est essentiel pour l’association, car il lui permet de se constituer partie civile dans les affaires de corruption, d’accéder aux juges d’instruction et de compenser l’inaction du parquet lorsqu’il s’agit d’atteinte à la probité.

La situation d’Anticor s’était considérablement compliquée depuis juin dernier, lorsque son agrément avait été suspendu par le gouvernement. L’association avait déposé deux recours : l’un devant le Conseil d’État pour contester l’annulation de son agrément, et l’autre devant le tribunal administratif de Paris pour protester contre l’absence de réponse du gouvernement à sa demande de renouvellement. 

Le tribunal administratif avait ordonné au Premier ministre, le 9 août, de réexaminer la demande d’agrément de l’association dans un délai de quinze jours, une injonction restée sans suite. Face à cette inaction, le tribunal administratif avait émis un dernier rappel, le 4 septembre, en donnant au gouvernement 24 heures pour se prononcer sur la demande d’Anticor, sous peine d’une astreinte financière de 1 000 euros par jour de retard. C’est cette menace financière qui aurait finalement poussé Gabriel Attal à prendre sa décision juste avant la fin de son mandat.

Gabriel Attal rend son agrément à l’association Anticor

Une victoire pour l’association anticorruption et les valeurs démocratiques

Pour Anticor, cette reconquête de son agrément est une victoire cruciale. Depuis 2015, l’association créée en 2002 s’est imposée comme un acteur incontournable dans la lutte contre la corruption, notamment dans les dossiers politico-financiers. Selon l’arrêté, Anticor « remplit toutes les conditions d’agrément des associations de lutte contre la corruption », en vertu de la transparence de ses ressources et de son caractère désintéressé et indépendant.

Cette décision marque la fin d’un conflit ouvert entre Anticor et le gouvernement Attal, alors que l’association continuait de dénoncer les tentatives de l’exécutif de limiter son champ d’action. Des critiques directes avaient été formulées par le Président Macron, qui, lors d’une émission télévisée, avait exprimé son scepticisme envers l’action de l’association, l’accusant de prolonger indéfiniment des procédures judiciaires.

Anticor, désormais en possession de son agrément pour trois années supplémentaires, pourra continuer ses efforts pour promouvoir la transparence et combattre la corruption au sein des institutions publiques et privées. Pour l’association et ses partisans, cette décision est perçue comme une réaffirmation des valeurs démocratiques et de la lutte contre l’impunité.

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