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A six mois du plus grand sommet international jamais organisé en France, la fameuse Cop21, au terme de laquelle un engagement fort est nécessaire pour limiter la hausse de la température moyenne de la terre et son impact sur le climat mondial, les plus grands investisseurs de la planète ont pris conscience de leur pouvoir d’agir. Mais leur niveau d’engagement reste contrasté, relève Frédéric Vuillod, fondateur de Mediatico, dans sa chronique habituelle sur l’ISR, sur le plateau de BFM Business.

 

Certains investisseurs risquent en effet de s’embourber dans une simple démarche de communication. Laurent Fabius vient ainsi d’annoncer la liste des 20 premières entreprises partenaires de la COP21. Ces mécènes contribuent pour l’heure à hauteur de 17 millions d’euros, soit 10%, du budget de la Cop21. Dans la liste des partenaires figurent Axa, Generali, LVMH ou encore La Poste. Mais aussi des groupes plus controversés, car accusés par les ONG de favoriser les émissions de CO2, comme EDF, Renault ou Air France. Un chèque pour redorer leur image ? Une vision à l’évidence trop simpliste, mais le risque de greenwashing existe et ne laisse pas les ONG de marbre.

 

Plus intéressante, relève Frédéric Vuillod, est la mobilisation des entreprises pour le climat dans leur coeur d’activité. Chez les investisseurs, par exemple, 550 institutionnels européens se sont engagés à mesurer l’empreinte carbone de leur portefeuille de participations, comme le prévoit désormais en France la nouvelle loi de Transition énergétique. L’objectif consiste à mesurer cette empreinte pour pouvoir ensuite la réduire, soit en excluant du portefeuille des entreprises trop émettrices de CO2, soit en investissant davantage dans les entreprises qui apportent des solutions au dérèglement climatique. C’est le cas par exemple du secteur des énergies renouvelables, ou de l’économie circulaire.

 

Une mobilisation importante d’un grand nombre d’investisseurs pour contrer les effets du réchauffement climatique est donc à prévoir. Une bonne nouvelle pour les spécialistes de l’investissement socialement responsable (ISR), les plus en pointe sur les questions d’impact social et environnemental de leurs placements, ainsi que sur la question de la mesure de l’impact carbone de leurs portefeuilles, mais qui ne peuvent pas agir seuls sur la totalité des placements financiers de la planète. En France, les gérants ISR n’ont pu investir à ce jour qu’un peu moins de 4 milliards d’euros dans des placements verts, alors que le financement de la transition énergétique nécessite 70 milliards d’euros d’investissements par an. Il est temps de mobiliser l’épargne des français et de drainer les liquidités du marché vers ces placements verts, rappelle Frédéric Vuillod dans cette chronique.

 

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