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Le confinement est une catastrophe pour les fleuristes et le petit commerce non-essentiel en général, mais cette crise vient aussi démontrer la pertinence des modèles qui reposent sur les échanges directs et les circuits courts. Certes, les fleuristes ont interdiction d’accueillir du public et leurs boutiques sont fermées depuis mi-mars, nous explique Hortense Harang, co-fondatrice de Fleurs d’Ici, la première marque de fleurs 100% locales et de saison, qui fleurit nombre de sièges sociaux et de bureaux d’entreprises en France.

Certes encore, en amont de la filière horticole, les producteurs de fleurs en souffrent fortement, alors que 90% d’entre eux ont disparu ces cinquante dernières années en France. Or, “entre mars et juin, les horticulteurs réalisent d’habitude 50% de leur chiffre d’affaires annuel. Là, ils jettent leur récolte à la poubelle car les jardineries sont fermées, les marchés de gros comme Rungis également, même la vente aux grossistes hollandais est totalement suspendue“, raconte Hortense Harang.

Le circuit court n’est pas qu’une question de distance kilométrique

Mais Fleurs d’Ici est une entreprise à mission qui soutient l’ensemble de la filière horticole, en agrégeant dans un même collectif horticulteurs, fleuristes, livreurs et clients locaux. Face au coronavirus, “nous avons dû revoir toute notre chaîne logistique pour organiser un circuit court allant directement du producteur au fleuriste“, témoigne Hortense Harang, précisant : “les circuits courts, ce n’est pas juste une question de proximité géographique et de distance kilométrique, c’est aussi avoir un nombre très réduit d’intermédiaires” dans la chaine de valeur.

Pour aider les producteurs, Fleurs d’Ici a lancé un appel au soutien des professionnels pour continuer de les faire travailler : par solidarité, des clients sont ainsi venus passer de nouvelles commandes pour offrir des bouquets de fleurs à des parents isolés, à des personnes âgées ou éloignées de leur famille, mais aussi à des Ehpad et à des maisons de retraite.

D’une crise peuvent naître des opportunités

L’entreprise Fleurs d’Ici résiste pour sa part assez bien aux inconvénients du confinement :Nous sommes déjà installés à la fois à Paris et au Mans, précise Hortense Harang, nous sommes déjà habitués aux outils collaboratifs numériques pour échanger avec les producteurs, les fleuristes, les livreurs et les clients installés aux quatre coins de la France“.

En guise de conseil aux autres entrepreneurs sociaux, Hortense Harang se souvient de sa vie d’avant :J’étais reporter de guerre et j’ai été confrontée à des situations assez dures“, dit-elle simplement en se rappelant la guerre du Liban, “mais j’en tire une certitude : tout ceci est temporaire et d’une crise peuvent naître des opportunités“. L’heure est donc à la réflexion en profondeur pour sortir plus fort encore de cette situation de crise. C’est ce qu’on appelle la résilience.

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