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Le gouvernement Castex à peine nommé, ESS France interpelle déjà le Président de la République sur la nécessité de nommer un secrétaire d’Etat en charge de l’économie sociale et solidaire (ESS), directement placé auprès du ministre de l’Économie, des Finances et de la Relance.

Depuis 2017, un Haut-Commissariat à l’ESS « avait permis de contribuer à une meilleure compréhension des spécificités légitimes de nos modèles économiques et entrepreneuriaux », souligne ESS France. Mais aujourd’hui, une telle situation « semble compromise dans la nouvelle organisation gouvernementale ».

La crise a déjà poussé plusieurs structures de l’ESS à fermer leurs portes

Or, « l’économie sociale et solidaire a subi deux formes d’impact avec la crise du Covid », explique Lucie Gras, déléguée générale d’ESS France, dans cette interview vidéo accordée à Mediatico : celle des équipes en première ligne d’une part, principalement dans les secteurs de la santé et de l’aide à domicile, qui ont montré à quel point l’ESS était nécessaire à notre pays pour préserver le lien social et prévenir le renoncement aux soins.

Et celle de la fermeture de plusieurs structures de l’économie sociale et solidaire d’autre part, à cause de la crise économique, dans la culture, le sport, le tourisme social ou encore le secteur marchand, poursuit-elle, évoquant notamment le cas des Opticiens Mutualistes.

Lucie Gras, déléguée générale d’ESS France : un long parcours en Bourgogne

Lucie Gras est déléguée générale d’ESS France depuis 2019. Son parcours initial l’a conduit progressivement de la solidarité internationale à l’univers des politiques publiques régionales, notamment dans les domaines de la santé, de l’éducation et du développement urbain. Puis elle a rejoint la Chambre régionale de l’ESS (CRESS) de Bourgogne lors de sa création, qu’elle connaît par cœur pour y avoir œuvré durant 16 ans.

Enfin l’année dernière, elle est appelée à diriger ESS France par son président, Jérôme Saddier. Aujourd’hui, elle conçoit son rôle « comme celui d’une facilitatrice », la cheffe d’orchestre d’une équipe de salariés qui doit « mettre en musique » le plan d’action et le projet stratégique décidé par un conseil d’administration bénévole.

Les subventions sont un élément constitutif du chiffre d’affaires des associations

Son rôle consiste donc aussi à appuyer la construction du plaidoyer de l’ESS à l’attention des pouvoirs publics : « Nous voulons que l’économie sociale et solidaire soit traitée comme l’ensemble de l’économie et qu’elle puisse bénéficier des dispositifs de droit commun », argumente-t-elle.

Et de rappeler notamment ces dernières semaines la difficulté du monde associatif à faire reconnaître les subventions comme éléments constitutifs de leur chiffre d’affaires, à l’heure où la notion du chiffre d’affaires est absolument centrale pour obtenir un Prêt Garanti par l’Etat et permettre aux acteurs économiques de traverser la crise économique.

Un secrétaire d’État en charge de l’ESS viendrait utilement rappeler les spécificités du secteur dans les discussions gouvernementales.

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