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Pour Stéphane Gigandet, l’aventure a commencé avec un blog de recettes de cuisine et une conviction forte : “L’alimentation c’est la santé, je me suis dit qu’il nous fallait absolument un Wikipedia des produits alimentaires“, se rappelle le fondateur d’Open Food Facts. Créée en 2012, son association a créé une base de données qui regroupe à présent plus d’un million de produits alimentaires. Elle se décline aujourd’hui sous forme d’application mobile. Et elle a inspiré quelques concurrents, parfois plus connus, comme Yuka lancé en 2016 (voir aussi notre interview vidéo sur Yuka), qui permet également de scanner le code barre des produits alimentaires pour en connaître la composition.

Stéphane Gigandet est donc un peu le père de la transparence alimentaire à la portée de chacun. C’est d’ailleurs pourquoi le réseau européen d’entrepreneurs sociaux Ashoka a voulu saluer son initiative, en lui conférant l’an dernier le titre de Fellow Ashoka, destiné à inspirer de futurs entrepreneurs au service du bien commun.

Un projet citoyen et collaboratif, contre le bon vouloir des producteurs

Concrètement, Open Food Facts permet donc d’accéder directement au Nutri-score des aliments scannés en supermarché, pour connaître leur « note » permettant d’évaluer leurs qualités nutritionnelles. “Le Nutri-score, c’est quelque chose de génial que tout le monde comprend, explique Stéphane Gigandet, “malheureusement il est optionnel et nombre d’aliments échappent aux radars“. De fait, bien que recommandé par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), le Nutri-score a été avalisé par bien peu de gouvernements dans le monde. Même en France, le Nutri-score reste au bon vouloir des producteurs.

Surtout, Open Food Facts se distingue de ses concurrents par son caractère collaboratif : “Open Food Facts est un projet citoyen à but non lucratif créé par des milliers de volontaires à travers le monde. Vous pouvez commencer à contribuer en ajoutant un produit de votre cuisine“, explique l’association. Au final, la base de données collectée est accessible à tous, contrairement par exemple à celle de Yuka qui s’appuyait pourtant exclusivement sur Open Food Facts encore en 2017. Mais si Yuka n’utilise plus Open Food Facts depuis 2018, l’entreprise dirigée par Julie Chapon y contribue massivement en reversant une part de ses informations produit, au point d’être le 1er contributeur d’Open Food Facts.

Dans ces conditions, quel avenir pour Open Food Facts ? Stéphane Gigandet reste confiant : les industriels sont poussés par les consommateurs à améliorer leur Nutri-score, ce qui laisse présager des améliorations. Surtout, le nombre de produits à référencer ne cesse de croître : “En un an, je pensais atteindre un plateau, se souvient-il, mais les industriels ont une imagination débordante pour inventer des nouveaux goûts comme chips-banane-crevette… Des nouveaux produits il y en a tout le temps !”, conclut-il. Des consommateurs en quête de transparence, aussi.

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