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À l’approche de la conférence sociale sur les bas salaires de la mi-octobre, l’Union des employeurs de l’économie sociale et solidaire (UDES) lance un appel aux pouvoirs publics pour un investissement de 4 milliards d’euros dans les deux ans, afin de soutenir le financement des politiques sociales soutenues très largement par les acteurs de l’économie sociale et solidaire. Lors de sa conférence de presse organisée jeudi dernier, Hugues Vidor, président de l’UDES, a en effet mis en garde contre le désengagement financier des collectivités territoriales et de l’État, soulignant les graves difficultés auxquelles sont confrontées de nombreuses entreprises sociales, de la petite enfance au secteur du grand âge.

Rappelant les différents facteurs qui contribuent à la crise actuelle dans le secteur de l’économie sociale – inflation, pénurie de main-d’œuvre, diminution des financements des politiques sociales – le président de l’UDES a souligné que ces défis mettent en péril de nombreuses entreprises du secteur, qui jouent un rôle essentiel dans le maintien du lien social et dans la réalisation de l’objectif gouvernemental de plein emploi.

100.000 postes à pourvoir dans l’ESS

Ainsi, Hugues Vidor rappelle que compte tenu de la pyramide des âges, 100.000 postes à pourvoir à court terme dans l’ESS, dont 50.000 dans le secteur social et médicosocial, 20.000 dans l’aide à domicile et 20.000 dans l’animation et le sport. Mais il aussi répété une nouvelle fois que le secteur médicosocial non lucratif était toujours en attente de 1 milliard d’euros, promis par le gouvernement lors du Ségur de la santé, pour augmenter les salaires. 

Le président de l’UDES est aussi revenu sur la baisse des subventions des collectivités locales au secteur de l’éducation populaire, qui s’en trouve “fortement déstabilisé”. Hugues Vidor réclame l’organisation d’une conférence de financeurs pour pluriannualiser les moyens déployés sous forme de subventions ou de marchés publics.

Les propositions de l’UDES

L’UDES appelle aussi plus globalement à un renforcement substantiel du soutien financier de l’État envers les entreprises de l’économie sociale et solidaire (ESS) et le modèle de solidarité nationale qu’elles représentent. Les propositions de l’UDES portent notamment sur :

  • Une réforme de la taxe sur les salaires, un “impôt contre-productif” pour les associations. 
  • Une incitation fiscale pour le partage de la valeur dans les entreprises de l’ESS
  • Une prime d’innovation sociale, semblable au crédit d’impôt recherche dans le secteur marchand
  • Le maintien des contrats aidés par l’État, l’UDES soulignant que 15.000 contrats aidés sont menacés alors qu’ils « remettent le pied à l’étrier » des personnes éloignées de l’emploi.

Au total, un investissement de 4 milliards d’euros supplémentaires est nécessaire dans les deux prochaines années pour préserver les services essentiels offerts aux publics fragiles. Pour Hugues Vidor, “réinvestir dans les politiques sociales permettra non seulement de renforcer le lien social, mais aussi d’atteindre l’objectif de plein emploi”.

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