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Incompréhension et inquiétude, tels sont deux les sentiments exprimés par l’Union des employeurs de l’économie sociale et solidaire (UDES) hier, suite aux 10 milliards d’euros de coupes budgétaires dans les dépenses de l’Etat annoncées la semaine dernière par le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire. 

L‘UDES souligne que ce plan d’économies touche directement deux domaines cruciaux pour l’ESS, l’insertion et la solidarité, à hauteur de plus de 2 milliards d’euros. Parmi les secteurs directement touchés, se trouvent en effet l’aide à l’accès au logement, le soutien aux personnes handicapées et dépendantes, l’accueil des réfugiés, le sport, la jeunesse, la vie associative, les politiques d’insertion et d’égalité des chances, pour un total de 962 millions d’euros. Auxquels il faut ajouter 1,1 milliard d’euros sur le poste Travail et emploi, précise l’UDES.

« Chacun doit faire des efforts », selon Bercy

A Bercy, où les médias de l’économie sociale et solidaire étaient reçus hier, le cabinet de la ministre déléguée Olivia Grégoire expliquait en conférence de presse : « En période de contrainte budgétaire, chacun doit faire des efforts ». Evidemment, les structures de l’ESS aussi. Et d’expliquer que tout nouveau dérapage dans les finances publiques impacterait les taux d’intérêt de l’Etat et, par conséquent, la capacité de financement public des associations. Ou le taux de remboursement des emprunts bancaires des acteurs du secteur.

Voilà qui interroge le coût, pour les pouvoirs publics, du soutien de l’ESS. Et qui mérite sans doute un ajustement dans la réflexion de Bercy. Aux Restos du Coeur, qui lancent demain leur grande campagne nationale de collecte, le président Patrice Douret expliquait ce matin que, pour 1€ d’argent public investi dans les Restos du Coeur, 4€ sont déployés et rendus à la société grâce à la force de l’engagement bénévole et des dons collectés. En d’autres termes, « si l’Etat devait faire notre travail, cela lui coûterait quatre fois plus cher ».

Une concertation avant la prochaine loi de finances

Pour Hugues Vidor, président de l’UDES, ces coupes budgétaires fragilisent davantage des secteurs déjà en difficulté, pourtant essentiels au tissu social du pays. Pour lui, elles vont à l’encontre des besoins en matière de soutien aux politiques sociales, d’emploi, et des transitions écologique, sociale et démographique. Il insiste au contraire sur l’importance d’un soutien renforcé à l’économie sociale et solidaire, pour assurer la cohésion sociale et l’accompagnement des personnes éloignées de l’emploi.

Surtout, l’UDES appelle à une concertation urgente avec les pouvoirs publics, avant l’élaboration de la prochaine loi de finances qui déterminera le budget de la France pour 2025. L’UDES, qui regroupe 22 syndicats d’employeurs de l’économie sociale, espère ainsi « corriger les impacts » négatifs de ces coupes budgétaires sur la vie quotidienne des citoyens et garantir la pérennité des actions menées par les acteurs de l’ESS dans toute la France.


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