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L’entrepreneuriat social se porte bien, mais la notoriété de l’ESS est mieux ancrée dans l’esprit des Français et « parle » désormais à 66% d’entre eux, parfois même à près de 80% dans certains tranches de population, révèle le 11e Baromètre de l’entrepreneuriat social, réalisé par l’association Convergences avec OpinionWay. Le concept d’entrepreneuriat social, lui, recueille 38% de réponses positives, soit une progression de 3 points de sa notoriété sur un an. Scoop de Mediatico, ce baromètre étant de plus en plus axé sur l’économie sociale et solidaire (ESS), il va changer de nom : la réflexion est en cours, reconnaît Fanny Roussey sur le plateau de Mediatico.

Invitée dans notre émission “ESS On Air”, Fanny Roussey, directrice exécutive de Convergences, revient en détails dans cette émission sur le contenu de son dernier baromètre, et en particulier sur la différence entre une économie sociale et solidaire à la définition assez « large » d’une part, et l’entrepreneuriat social « plus strict » d’autre part. 

Hybridation : Attention à « l’impact wash » 

Elle évoque aussi l’hybridation de l’ESS avec les entreprises de « l’économie à impact ». Cette convergence entre les deux mondes offre de nouvelles opportunités, notamment en termes d’innovation et de partenariats, relève Fanny Roussey. Mais elle met aussi en garde contre les possibles effets « impact wash », soulignant l’importance d’évaluer l’impact réel au plan social et environnemental des initiatives hybrides, afin d’éviter le greenwashing.

Concernant l’attractivité du secteur de l’économie sociale et solidaire, Fanny Roussey indique que 70% des acteurs de l’ESS estiment ne pas être suffisamment payés, à études équivalentes et à niveau de responsabilité égale avec le secteur de l’économie traditionnelle. Dans ces conditions, pas facile d’attirer les jeunes vers une économie plus engagée qui, pourtant, répond parfaitement à leurs préoccupations principales : la crise environnementale, le lien social, la lutte contre les inégalités.

Europe : un soutien insuffisant à l’ESS ?

Sur la scène internationale, l’ESS bénéficie d’un « alignement des planètes », estime Fanny Roussey. La reconnaissance de l’économie sociale et solidaire est croissante en Europe et à l’international, en particulier pour son rôle dans le développement durable et la lutte contre les inégalités : « Les Nations Unies ont adopté une résolution qui définit vraiment le cadre de l’ESS à l’international. L’OCDE également s’en est emparée, la Commission européenne aussi », insiste-t-elle, rappelant aussi que le Forum 3Zéro organisé chaque année par l’association Convergences fait se rencontrer les acteurs de l’engagement de France et de l’international.

Petite alerte au niveau européen, tout de même : les Français disent percevoir un déclin des politiques européennes en faveur de l’ESS, suscitant des inquiétudes. La réalité n’est pas forcément celle-là, mais le baromètre indique que 28% des sondés pensent que les politiques européennes soutiennent suffisamment l’économie sociale et solidaire en France. Ils étaient 37% en 2017, et 45% en 2019. Un petit pavé dans la marre, à quatre mois des élections européennes.


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