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À Montarnaud, dans l’Hérault, une décision municipale vient plonger le tiers-lieu écologique Macondo dans une tourmente sans précédent. Le maire de la commune, invoquant des risques d’incendie, exige le démantèlement du site, sous peine d’une astreinte financière de 500 euros par jour. Voilà qui met en péril l’existence même de cette communauté et de ses activités, gérées sous forme de société coopérative d’intérêt collectif (Scic) au service du territoire.

Macondo, nom emprunté au village fictif de “Cent ans de solitude” de Gabriel Garcia Marquez, est bien plus qu’un simple lieu physique. Depuis 2018, il abrite un collectif d’associations et de sociétés coopératives engagées dans des projets écologiques et durables. Fabrication de composteurs, construction de “tiny houses”, formation aux métiers techniques du développement durable… Les initiatives portées par cette communauté sont multiples. Même nos amis de l’École de la Transition Écologique (ÊTRE) y accueillent des jeunes en quête d’un métier pour demain.

Construction illégales ou enjeu politique local ?

Mais depuis deux ans, la municipalité affirme que les constructions du site, érigées en pleine garrigue sur un site Natura 2000, sont illégales et représentent un danger en cas d’incendie. Pourtant, un bail existe entre Macondo et le syndicat d’aménagement du Mas Dieu, autorisant les activités écologiques sur place. Et le projet est soutenu de longue date par la Région Occitanie. De là à penser qu’un enjeu de politique locale se cache derrière le bras de fer, il n’y a qu’un pas.

Benjamin Clouet, président de la Scic Macondo, défend vigoureusement la légalité du site dans une interview à France 3 Occitanie : “Vous imaginez bien qu’on ne lève pas 1 million d’euros d’argent public, qu’on ne fait pas des prêts de 250.000 euros à la banque, sans avoir un bail, un permis et tout en conformité. Nous avons tout depuis le début, mais chaque fois qu’on lui présente nos pièces, [le maire] les balaye d’un revers de main. C’est un débat sans fin !”. 

De son côté, le maire (PRG) de Montarnaud, Jean-Pierre Pugens, considère que cette installation s’apparente à de la “cabanisation”.

27 emplois menacés

Cette situation met en danger non seulement les activités de la Scic Macondo, mais également les emplois qui en dépendent. Avec 27 postes menacés, les membres de la communauté expriment leur inquiétude et leur déception face à cette menace d’expulsion.

Face à cette décision municipale, les responsables de Macondo envisagent de contester l’arrêté devant le tribunal administratif, pour protéger leur communauté et leurs activités. 

En attendant, l’avenir de ce tiers-lieu écologique reste incertain face à l’obstination des autorités locales, alors que les projets porteurs de valeurs environnementales et sociales sont plus que jamais essentielles.


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