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En pleine Coupe du monde de Rugby et à un an des Jeux Olympiques, qui soulèvent bien des questions sur les émissions de CO2 des grandes manifestations sportives, voilà qu’une question posée la semaine dernière par une lectrice du quotidien belge Le Soir interpelle le secteur de la compétition automobile : « Peut-on continuer de promouvoir les compétitions de Formule 1, compte-tenu du dérèglement climatique », interroge-t-elle ?

La réponse du service des Sports de la rédaction du quotidien belge interpelle quelque peu : « Si l’on associe les sports automobiles à une débauche polluante, c’est généralement en se focalisant à tort sur les voitures qui tournent (ce qui n’a pas échappé à la FIA et à la F1). Toutes polluantes qu’elles soient, les voitures ne sont responsables que de 0,7 % des émissions de la F1 (256.551 tonnes de CO2 au total) ». 

Circulez, il n’y a rien à voir ? La Formule 1 est certes un sport automobile populaire, qui passionne des millions de fans à travers le monde. Et qui génère… des revenus importants. Promouvoir la Formule 1 viserait donc à contribuer à l’industrie du sport, à l’économie locale des pays hôtes et à la création d’emplois, tout en offrant une plateforme pour l’innovation technologique, en particulier dans le domaine des voitures électriques et hybrides, qui pourrait avoir des retombées positives sur l’industrie automobile en général.

Les fans génèrent l’essentiel des émissions de CO2

Mais la Formule 1 est depuis longtemps critiquée pour son impact environnemental. Les voitures de course consomment du carburant, émettant ainsi des gaz à effet de serre qui contribuent au réchauffement climatique pour le simple plaisir du jeu et de la compétition. De plus, comme toutes les grandes compétitions, les événements de Formule 1 nécessitent en général de longs déplacements aériens pour les équipes et pour les fans, ce qui génère des émissions de CO2 significatives. Enfin, la construction et la maintenance des circuits peuvent avoir des impacts écologiques négatifs, notamment la destruction de zones naturelles.

Des mesures ont déjà été prises pour rendre la Formule 1 plus respectueuse de l’environnement. Par exemple, l’introduction de moteurs hybrides plus économes en carburant, le soutien à la recherche sur les carburants alternatifs et la promotion de pratiques durables lors des événements. Mais au regard de l’urgence climatique, les associations engagées pour le climat estiment que ces mesures ne vont pas assez loin.

La Formule 1 doit-elle déployer plus d’efforts pour concilier enjeux économiques, sociaux et environnementaux ? Ou faut-il limiter, encadrer ou interdire ses compétitions, dans une démarche de réduction indispensable de l’empreinte carbone de ce sport ?

La réponse devrait venir dans l’idéal des organisations et des fans de Formule 1 eux-mêmes, qui peuvent jouer un rôle majeur en exigeant des actions plus significatives en matière de durabilité et en demandant à rendre ce sport plus compatible avec la lutte contre le réchauffement climatique.

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