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Êtes-vous de nature optimiste ou pessimiste ? Je pose la question, car c’est toujours la même histoire : celle du verre à moitié vide ou à moitié plein. Pour leur confiance en l’avenir, les Français sont le peuple le plus alarmiste de toute l’Europe, si, si : leur taux de confiance est de seulement 21%, contre 38% en moyenne dans les quatre autres grands pays voisins. Mais pourquoi diable l’avenir serait-il plus noir en France qu’ailleurs ? Et, concernant l’avenir du climat, pourquoi la COP 28 est-elle si décriée, quand les signaux positifs sont si nombreux ?

A dire vrai, je comptais parmi les premiers sceptiques. Qu’espérer d’un sommet mondial pour le climat accueilli à Dubai, ce micro-État arabe à la fortune colossale et dont les perspectives d’avenir s’appuient intégralement sur l’extraction de pétrole ? A fortiori quand 2.500 lobbyistes pro-hydrocarbures ont fait le déplacement ! Et qu’attendre du président de la COP, l’émir Sultan Ahmed al-Jaber, PDG d’une compagnie pétrolière, donc noyé sous les conflits d’intérêt, qui déclarait début décembre que la sortie des énergies fossiles pour limiter le réchauffement climatique à 1,5°C ne repose pas sur des données scientifiques ? C’était oublier la force de la diplomatie.

Tout à coup, la « COP des fossiles » est devenue cette « COP historique ». Non pas celle des bras de fer, où gagne celui qui parle fort et montre ses gros bras. Mais celle du dialogue, du jeu d’acteurs, des négociations en coulisses et de la considération pour les délégations des pays du Sud qui seront totalement immergés. Pour la première fois, les énergies fossiles sont nommément citées dans le texte final d’une COP, pour dire clairement qu’il faudra “transitionner hors de », autrement dit en sortir. Reconnaissons cet immense pas en avant, accepté cette fois par les Etats du monde entier. En dépit des jeux de pouvoir, des enjeux d’argent et des discours impatients sur l’urgence climatique.

Trois enseignements sur cette COP 28

Cette histoire du verre à moitié plein nous enseigne trois choses. D’abord, que la diplomatie internationale héritée de la guerre est une force, que l’on a tort de trop souvent dénigrer car elle remplit toujours sa fonction. 

Ensuite, que ce changement de pied des producteurs d’hydrocarbures est un message adressé au monde, attestant l’engagement des industriels à décarboner leur chaîne de valeur et toute la communauté financière à changer de paradigme. Cela ne durera peut-être pas, alors appuyons sur l’accélérateur.

Enfin, que l’éco-anxiété doit passer de mode. Ce terme, me dit mon fils aîné, en fait une maladie incurable qui tétanise tout un chacun. Alors que face à l’angoisse, n’existe qu’un seul remède : l’action. 
Alors agissons par la sobriété de nos actions, la mesure de nos émissions, nos choix de consommation, nos votes aux élections. Agissons, plutôt que de contempler les verres à moitié vides. Qui, en réalité, sont aussi à moitié pleins.


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