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Une coopérative qui ferme, c’est un projet collectif qui s’éteint. L’épicerie La Source, en difficulté financière, a baissé définitivement le rideau dans le 20e  arrondissement de Paris au terme du bail qui se terminait le 31 août dernier, et non sans amertume. 

Placée en liquidation judiciaire le 20 juin, ce dernier épisode marque la fin d’un double combat. Le premier était de promouvoir l’alimentation durable et la démocratie alimentaire, dans un quartier populaire parisien. Défi relevé, puisque les débuts furent prometteurs et que la clientèle locale représentait 50 % des passages en caisse. Le magasin a même été récompensé par le budget participatif parisien, ainsi que par l’appel à projet « Alimentation durable et solidaire » de la Ville de Paris.

Mais le second combat était trop lourd, face aux difficultés économiques et face à un dialogue rendu difficile au fil du temps avec les élus locaux. Avec un loyer mensuel de 1.500 euros pour un espace de 67 mètres carrés, situé au pied d’un immeuble de logements sociaux, les recettes n’ont pas été à la hauteur des espérances. Mécaniquement, la dette a enflé. Jusqu’à atteindre 37.000 euros, dont 29.000 euros de loyers impayés. Le bailleur social Paris Habitat s’en est alarmé. 

Cinq ans pour devenir rentable

Assurément, le modèle économique de La Source était fragile. Ouessale El Assimi, présidente et seule salariée de La Source, estime que le modèle économique des structures d’économie sociale et solidaire axées sur l’alimentation durable nécessite généralement cinq ans pour devenir rentable. Mais le plus surprenant est que les appels à l’aide lancés auprès des élus du 20e arrondissement ou de Paris soient restés lettre morte.

La Source attendait en effet de recevoir 300.000 euros du budget participatif parisien, voté en 2021. Si une partie de cette somme avait été versée par la Ville, l’issue aurait été toute autre. 

Une pétition de soutien à La Source, qui a recueilli plus de 1.500 signatures des coopérateurs et des habitants, n’a pas davantage permis de sauver l’épicerie coopérative.

Certains militants craignent déjà que cette mésaventure ne vienne fragiliser d’autres projets coopératifs parisiens tournés vers l’alimentation durable, si les politiques publiques ne sont pas davantage affirmer à l’égard de ce type de projets.

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